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Dubuffet architecte
Dubuffet architecte
Palais des Archêques - Salle des Consuls, Narbonne, France
14-06-2008 / 28-09-2008
Commissariat : Commissaire : Daniel Abadie
Cette exposition présentée par Daniel Abadie et organisée avec la Fondation Dubuffet, entend montrer l'une des multiples facettes de l'artiste dont les développements l'occupèrent pendant de nombreuses années et tiendront une place majeure dans son oeuvre : les projets monumentaux. Une vingtaine de maquettes d'édifices et projets de sculptures monumentales seront exposés au sein du Palais des Archevêques, dans l'immense Salle des Consuls, étonnant écrin médiéval pour une architecture issue du fantomatique univers parallèle de L'Hourloupe.
De Jean Dubuffet (Le Havre 1901- Paris 1985), on sait qu'il est l'un des peintres majeurs du XXème siècle, célébré par des rétrospectives dans les plus grands musées du monde, du Musée d'art moderne de New York (en 1962) au Centre Pompidou (en 2001). D'aucun savent que ses textes, publiés en quatre gros volumes chez Gallimard sous le titre Prospectus et tous écrits suivants, en font un écrivain d'importance. Peu, par contre, connaissent un Dubuffet architecte auquel, jusqu'à ce jour, aucune exposition spécifique n'a été consacrée. Pourtant, titulaire en 1982 de la médaille de The American Institute of Architects, ses réalisations et ses projets en ce domaine sont considérables.
Le Jardin d’émail (1973) au Musée Kroller-Muller d'Otterloo (Pays-Bas), la Villa et la Closerie Falbala (1969-1975) à Périgny-sur-Yerres dans le Val-de-Marne (qui seront classés monument historique en 1998), la Tour aux figures à Issy-les-Moulineaux, dans la banlieue parisienne, sont évidemment reconnues comme les plus spectaculaires de ces réalisations dans lesquelles le public peut pénétrer, mais les grandes sculptures urbaines : le Groupe de quatre arbres (1972) sur une place de Wall Street à New York, le Monument au fantôme (1983) à Houston, Le Boqueteau (1988) au cœur de la station alpine de Flaine tout comme la Chaufferie avec cheminée (1996) à Vitry-sur-Seine complètent, à mi-chemin de la sculpture et de l'architecture, ce panorama des réalisations monumentales, pour ne rien dire des projets inaboutis comme les espaces tout à la fois paysagés et sculptés que devaient être le Site scripturaire (1973) au centre du quartier de La Défense à Paris ou le Salon d’été (1974) pour le siège de la Régie Renault à Billancourt.
L'exposition Dubuffet architecte entend donc montrer pour la première fois comment cet important volet de sa création a naturellement pris naissance dans le travail du peintre. C’est en effet la commande, en 1967, par le Ministère de la Culture de deux œuvres murales pour l'entrée de la nouvelle Faculté de Lettres de Nanterre qui a conduit Dubuffet à réfléchir, pour un lieu de passage, à de nouveaux matériaux plus pérennes que la peinture sur toile et à les expérimenter. Si le projet n'aboutit pas – l'impatience du peintre s'accordant mal avec les lenteurs de l'administration – il fut néanmoins à l'origine de recherches communes avec le céramiste Roland Brice (qui avait réalisé les céramiques de Léger), bientôt suivies par un travail avec le sculpteur Amado (qui menait une recherche sur les bétons émaillés), vite abandonné toutefois pour l'expérimentation des résines légères, brièvement avec le plasticien Cante-Pacos pour des plastiques thermoformés, puis surtout avec le sculpteur Gérard Singer, toujours informé des plus récentes avancées techniques et qui l'initia aux possibilités du polyester.
Confronté à la réalisation de grandes surfaces murales, Dubuffet avait en effet vu que celles-ci lui permettaient de rendre encore plus complexes, par le jeu des creux et des reliefs, les ambiguïtés spatiales inhérentes aux peintures du cycle de L’Hourloupe auquel il travaillait depuis 1964. Le Mur bleu (1967), première réalisation véritablement monumentale de l'artiste - il mesure plus de 7 mètres de longueur et 3 mètres et demi de hauteur – est loin des timides expérimentations entreprises l'année précédente avec les maquettes de Bornes et de Tours où le peintre se contentait de quatre faces peintes, chacune d'elles étant en fait abordée comme un petit tableau. Du tableau à l'architecture, ce qui va ainsi retenir Dubuffet pendant sept ans, c'est une expérimentation continue non seulement pour dominer l'espace mais pour faire de la « chose mentale » évoquée par Vinci un fait réel existant dans le monde. Cette vision démiurgique – qui trouvera son aboutissement avec Coucou Bazar dénommé par le peintre « tableau animé » et donc doté de vie – est aussi volonté de concevoir l'art tout comme une chose naturelle aux antipodes des produits de l'« Asphyxiante culture ».
Les points forts de l'exposition :
Présentation du Mur bleu (1967), polyester peint au polyuréthane, 3,50 m x 7,10 m x 1,10 m , collection Renault. Cette œuvre n'a plus été vue en France depuis 1985. Réunion des maquettes monumentales pour Le Jardin d’émail (1973) du Musée Kroller-Muller d'Otterlo (Pays-Bas) et de la Villa et la Closerie Falbala (1969-1975) de Périgny-sur-Yerres.
De Jean Dubuffet (Le Havre 1901- Paris 1985), on sait qu'il est l'un des peintres majeurs du XXème siècle, célébré par des rétrospectives dans les plus grands musées du monde, du Musée d'art moderne de New York (en 1962) au Centre Pompidou (en 2001). D'aucun savent que ses textes, publiés en quatre gros volumes chez Gallimard sous le titre Prospectus et tous écrits suivants, en font un écrivain d'importance. Peu, par contre, connaissent un Dubuffet architecte auquel, jusqu'à ce jour, aucune exposition spécifique n'a été consacrée. Pourtant, titulaire en 1982 de la médaille de The American Institute of Architects, ses réalisations et ses projets en ce domaine sont considérables.
Le Jardin d’émail (1973) au Musée Kroller-Muller d'Otterloo (Pays-Bas), la Villa et la Closerie Falbala (1969-1975) à Périgny-sur-Yerres dans le Val-de-Marne (qui seront classés monument historique en 1998), la Tour aux figures à Issy-les-Moulineaux, dans la banlieue parisienne, sont évidemment reconnues comme les plus spectaculaires de ces réalisations dans lesquelles le public peut pénétrer, mais les grandes sculptures urbaines : le Groupe de quatre arbres (1972) sur une place de Wall Street à New York, le Monument au fantôme (1983) à Houston, Le Boqueteau (1988) au cœur de la station alpine de Flaine tout comme la Chaufferie avec cheminée (1996) à Vitry-sur-Seine complètent, à mi-chemin de la sculpture et de l'architecture, ce panorama des réalisations monumentales, pour ne rien dire des projets inaboutis comme les espaces tout à la fois paysagés et sculptés que devaient être le Site scripturaire (1973) au centre du quartier de La Défense à Paris ou le Salon d’été (1974) pour le siège de la Régie Renault à Billancourt.
L'exposition Dubuffet architecte entend donc montrer pour la première fois comment cet important volet de sa création a naturellement pris naissance dans le travail du peintre. C’est en effet la commande, en 1967, par le Ministère de la Culture de deux œuvres murales pour l'entrée de la nouvelle Faculté de Lettres de Nanterre qui a conduit Dubuffet à réfléchir, pour un lieu de passage, à de nouveaux matériaux plus pérennes que la peinture sur toile et à les expérimenter. Si le projet n'aboutit pas – l'impatience du peintre s'accordant mal avec les lenteurs de l'administration – il fut néanmoins à l'origine de recherches communes avec le céramiste Roland Brice (qui avait réalisé les céramiques de Léger), bientôt suivies par un travail avec le sculpteur Amado (qui menait une recherche sur les bétons émaillés), vite abandonné toutefois pour l'expérimentation des résines légères, brièvement avec le plasticien Cante-Pacos pour des plastiques thermoformés, puis surtout avec le sculpteur Gérard Singer, toujours informé des plus récentes avancées techniques et qui l'initia aux possibilités du polyester.
Confronté à la réalisation de grandes surfaces murales, Dubuffet avait en effet vu que celles-ci lui permettaient de rendre encore plus complexes, par le jeu des creux et des reliefs, les ambiguïtés spatiales inhérentes aux peintures du cycle de L’Hourloupe auquel il travaillait depuis 1964. Le Mur bleu (1967), première réalisation véritablement monumentale de l'artiste - il mesure plus de 7 mètres de longueur et 3 mètres et demi de hauteur – est loin des timides expérimentations entreprises l'année précédente avec les maquettes de Bornes et de Tours où le peintre se contentait de quatre faces peintes, chacune d'elles étant en fait abordée comme un petit tableau. Du tableau à l'architecture, ce qui va ainsi retenir Dubuffet pendant sept ans, c'est une expérimentation continue non seulement pour dominer l'espace mais pour faire de la « chose mentale » évoquée par Vinci un fait réel existant dans le monde. Cette vision démiurgique – qui trouvera son aboutissement avec Coucou Bazar dénommé par le peintre « tableau animé » et donc doté de vie – est aussi volonté de concevoir l'art tout comme une chose naturelle aux antipodes des produits de l'« Asphyxiante culture ».
Les points forts de l'exposition :
Présentation du Mur bleu (1967), polyester peint au polyuréthane, 3,50 m x 7,10 m x 1,10 m , collection Renault. Cette œuvre n'a plus été vue en France depuis 1985. Réunion des maquettes monumentales pour Le Jardin d’émail (1973) du Musée Kroller-Muller d'Otterlo (Pays-Bas) et de la Villa et la Closerie Falbala (1969-1975) de Périgny-sur-Yerres.







